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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:52

Vous êtes jeunes, vous ! Vous verrez plus tard quand vous aurez 130 ans, comme moi ! Alors, vous chausserez vos lunettes (drôle d’expression, remarquez on dit bien « bon pied bon œil » il y a sûrement un rapport entre les deux) et vous vous jetterez sur le journal pour lire les avis d’obsèques. C’est une rubrique tragique mais passionnante ! J’ai appris ainsi qu’il y avait deux catégories de morts : les vieux, de plus en plus vieux, et les moins vieux, et même des jeunes. Là, ça fait un choc, la preuve, j’ai été couché deux fois dans les avis d’obsèques, vers la quarantaine. J’ai mis plusieurs secondes à comprendre et puis j’ai vu Roland écrit avec un seul « l ». Comme on recopie l’état civil dans ces cas-là, ça ne pouvait pas être moi !
Mais l’intérêt principal de la rubrique c’est qu’on voit défiler toute la population. Les habitants du village tombent tous les uns après les autres. A chaque fois on prend un petit coup sur la tête, parfois un gros parce qu’il y a des gens tellement présents dans la vie que leur départ produit un choc : on les croyait immortels !
Et puis il y a tous ceux qui énumèrent leurs mérites et leurs décorations. Jamais ceux qui font part de leurs défauts. Par exemple, vous êtes priés d’assister enfin aux obsèques de Gaston Ducon, qui était un fumier notoire, comme sa mère, Albertine Legrocu, qui était une sacrée salope. Ces choses-là on ne les dit pas, d’ailleurs ce serait inutile, tout le monde les connaît. Les gens actifs ont droit à plusieurs nominations, de la part des Associations où ils militaient. J’ai bien dit, ils sont « nominés » comme au Festival de Cannes. Ça signifie qu’ils sont désignés pour être dignes d’un prix. Les catholiques sont « rappelés à Dieu ». Dieu leur trouvera un petit boulot, au paradis. Ils planteront les chrysanthèmes par exemple, ils apprendront à multiplier les pains ou à transformer l’eau en vin. Les femmes feront la vaisselle, passeront l’aspirateur, parce qu’on attrape des maladies nosocomiales, là-haut et après on est condamnés à revivre, à retourner au pôle emploi, à éviter les flics au bord de la route, à payer des impôts.
A ce propos je me demande pourquoi les gens ordinaires, comme vous et moi, ne font pas suivre leur nom de la simple mention : « contribuable ». Il y a aussi tous ceux qui vont aller en enfer, mais ils ne le disent jamais : « appelé par le Diable pour chauffer la marmite ». Ce serait pittoresque pourtant.
Je plaisante sur un sujet grave, c’est indécent ? Non c’est de l’humour noir, « la politesse du désespoir » (Boris Vian). Je ne vais tout de même pas vous faire pleurer ! Imaginez-vous que durant plusieurs années j’ai conservé les avis d’obsèques les plus étonnants, par exemple « Jeanne Moreau », « Alphonse Daudet », « Louis Destouches » (le vrai nom de l’écrivain Céline), « Jean Richard ». D’autres, très nombreux, ont préféré leur surnom, comme « Jésus » qui revient régulièrement, ou « Gégène », plus populaire, « Riton » un classique du genre. Moins prémonitoire toutefois que « Gueule en Friche ». J’observe aussi qu’une dame éprouve le besoin de rappeler son nom de jeune fille, ce qui donne « née NEE ». C’est charmant. Et moins prétentieux que « Le roi du cuir », qui, dit l’avis, « nous a quittés tranquillement ».
Mais le plus étonnant, c’est Marcel Guimon, SDF, à qui l’excellente journaliste Albane Ratsivalaka consacra un long article dans « La Nouvelle République ». Cet homme original, secret, était un grand lecteur et il s’était instruit tout seul. Comme il avait une passion pour Céline, le médecin qui s’est occupé de ses obsèques avait fait suivre son nom de la citation suivante :
« Il existe pour le pauvre en ce monde deux grandes manières de crever, soit par l’indifférence absolue de vos semblables en temps de paix, ou par la passion homicide des mêmes, la guerre venue. »
J’ajoute que sur sa tombe, au cimetière de Cré, à Châteauroux, il y a son prénom et son nom et cette phrase, au-dessous. Ça donne :

Marcel Guimon
Homme libre

Et moi, j’ai fait un rêve, comme Martin Luther King. Je lisais les Avis d’obsèques et j’y rencontrais des noms familiers, je vous donne cet exemple :
« Nous avons la douleur de vous faire part du décès de Mr Frédéric Mitterrand, enculeur de première classe, de Mr Jacques Chirac, escroc international et super menteur, de Mr Alain Juppé, escroc assermenté, de Mr Charles Pasqua, trafiquant de drogue de haut vol, de Madame Alliot-Marie, amie des pauvres, de Mr François Fillon, gangster illettré, de Madame Boutin, dite « la Chèvre », de Mr Sarkozy, chef de gang, de Mr Luc Châtel, crétin inutile, de Mr Claude Guéant, truand bien connu des services de police, de Mr Gérard Longuet, troisième couteau ... »
Malheureusement l’orage m’a réveillé et j’ai oublié beaucoup de morts dans cette liste.
Je me suis frotté les yeux. Puis je suis revenu à la réalité. Ce n’était bien qu’un rêve ! J’ai ouvert mon ordinateur et j’ai pu constater que je n’étais pas invité à cette grandiose cérémonie.
Eh bien, vous n’êtes pas obligé de me croire, mais je suis tout triste maintenant, tellement cette cérémonie s’annonçait brillante. On aurait eu toutes les télés. On aurait très vite trouvé des gens normaux pour les remplacer : des « hommes libres » par exemple ou des chercheurs d’emplois.

ROLLAND HENAULT (2010)

 

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:49

A Stains, des enseignants du lycée Maurice-Utrillo appellent à la grève à la rentrée des vacances de Toussaint pour protester contre l'arrivée d'un ancien cadre de la gendarmerie à un poste nouvellement créé de proviseur adjoint à la sécurité pour répondre à une série de violences aux abords de l'établissement.

En guise de comité d’accueil, un appel à la grève. La nomination d’un gendarme au poste de proviseur adjoint du lycée Maurice-Utrillo, à Stains (Seine-Saint-Denis) ne passe pas.  Certains enseignants ont annoncé lundi une grève "contre l’infiltration d’une force armée dans (leur) lycée". Le Monde a révélé qu’un ancien chef d’escadron de la gendarmerie de Rouen, en détachement à l’éducation nationale pour une durée de trois ans, devait prendre ses nouvelles fonctions lundi 5 novembre.

Il sera chargé de la sécurité de l’établissement. Au mois d’avril, une série d’incidents violents étaient venus perturber ce lycée d’ordinaire sans histoires et avec de bons résultats  (82% de réussite au bac selon le journal). Sur fond de guerre de bandes, un élève avait été frappé à coups de marteau et plusieurs autres blessés ou menacés aux abords de l’établissement.

Dans une tribune publiée par le Bondy Blog, "les personnels mobilisés du lycée Maurice-Utrillo" dénoncent l'arrivée du gendarme. "Dans notre établissement de 1 250 élèves et étudiants, à la rentrée, manquaient deux CPE sur quatre et plusieurs enseignants (de sciences économiques et sociales, de mathématiques, de vente, d’anglais). Nous ne pouvons plus dispenser de cours de théâtre ou d’histoire des arts aux classes de seconde, nous n’avons plus les moyens de proposer des entraînements aux examens le samedi matin ou des stages durant les vacances lesquels nous valaient pourtant des compliments médiatiques et académiques sur l’excellence de nos élèves. A cette même rentrée, nous apprenions pourtant la création d’un poste sur mesure : celui de proviseur adjoint chargé de la sécurité. Il y a donc bien de l’argent quelque part !", écrivent-ils.

« Déviera-t-il les machettes ? Arrêtera-t-il les marteaux ? En sa qualité nouvelle de proviseur adjoint, que sait-il de l’éducation prioritaire ? Quelles solutions pédagogiques apportera-t-il aux élèves, aux professeurs ? …", poursuivent-ils, concluant que "les métiers de l’éducation ne s’improvisent pas. Il ne suffit pas d’être gendarme pour y accéder. Nous le savons mieux que personne, et personne ne nous écoute".

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:39

Le 30 octobre 2009 s’éteignait Claude Lévi-Strauss, grand penseur du XXe siècle, père du structuralisme en anthropologie.
Les écrits de Lévi-Strauss peuvent paraître d’un certain classicisme. Une société a des structures, que ce soit dans les domaines de la parenté, dans sa population, dans sa langue, dans ses coutumes, dans sa pensée mythique. De là à ajouter qu’il ne fait pas bon de bouleverser à tout bout de champ ces structures, il n’y a qu’un pas… que je me permets de franchir.
Lévi-Strauss le disait dans un dernier entretien, il n’aimait pas le monde dans lequel il achevait son existence, et cela ne va pas en s’arrangeant. Tout a été détruit, ou presque.

Ainsi, donc, Lévi-Strauss n’a pas été assez étudié. Il n’y a pas assez de documentaires sur sa vision du monde. Pourtant, sa pensée nous éviterait bien des écueils et nous décomplexerait sur de nombreux points. Sur le racisme, par exemple, sa vision était d’une lucidité et d’une clarté imparable. Il écartait à la fois tout essentialisme. Les différences humaines fondamentales relèvent de la culture et non de la nature. Mais concernant toutes ces accusations intempestives de racisme, de xénophobie ou d’islamophobie auxquelles nous assistons, il pourrait encore répondre : « Des cultures attachées chacune à un style de vie, à un système de valeurs, veillent sur leurs particularismes ; et cette disposition est saine, nullement – comme on voudrait le faire croire – pathologique. Chaque culture se développe grâce à ses échanges avec d’autres cultures. Mais il faut que chacune y mette une certaine résistance, sinon, très vite, elle n’aurait plus rien qui lui appartienne en propre à échanger. L’absence et l’excès de communication ont l’un et l’autre leur danger » (De près et de loin).
Oui, de ce point de vue, le patriote, le conservateur d’aujourd’hui ne serait pas cet affreux fasciste, il défendrait simplement sa culture et si cette résistance n’existait pas, l’expansion, par exemple, des modèles culturels américains et l’islamisation ne connaîtraient aucun frein.

Sur la surpopulation humaine, les migrations de populations, le vivre ensemble et sur l’écologie même, tout pourrait être contenu en ces quelques lignes : l’humanité « aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d’espèces animales et végétales. De ces disparitions, l’homme est sans doute l’auteur, mais leurs effets se retournent contre lui. Il n’est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble, inconsciemment ressentie par une humanité en proie à l’explosion démographique et qui – tels ces vers de farine qui s’empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer – se mettrait à se haïr elle-même parce qu’une prescience secrète l’avertit qu’elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l’espace libre, l’eau pure, l’air non pollué. »


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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:21

A Gebze, l'arrondissement industriel qui jouxte Istanbul, l'usine Kosan Kozmetik produit des cosmétiques de la marque Flormar, acquise en 2012 par le Groupe Yves Rocher. Elle ne veut pas entendre parler d'un syndicat en son sein...

Après avoir connu une forte croissance économique, la Turquie fait face depuis le début de l'année 2018 à une forte inflation. « Chaque semaine, les prix augmentent. Pour les gens c'est devenu difficile. » témoigne l'une des ouvrières en grève.
Responsable d'équipe, une autre salariée explique : « Depuis 15 ans nous n'avons eu aucune augmentation. Or depuis que notre usine a été vendue à Yves Rocher, notre entreprise a grandi, de nouveaux magasins ont ouvert. »
Pour obtenir enfin une augmentation de salaire, qui tourne actuellement autour de 1 600 livres turques (soit environ 230 €), une majorité d'ouvrières et d'ouvriers ont accepté de rejoindre le syndicat Petrol-ls, qui a lancé une campagne d'inscriptions dans l'entreprise en janvier.
Jusqu'alors, aucun syndicat n'était présent dans l'entreprise mais le syndicat Petrol-ls a rapidement atteint le nombre d'adhérents nécessaire pour que sa représentativité soit reconnue par le Ministère du travail et qu'il puisse entamer une négociation collective.

Lorsqu'elle a eu vent des premières adhésions, la direction a réagi en licenciant une vingtaine de personnes.
Parmi les premières à être licenciées, Pinar Koca témoigne : « J'ai adhéré le 21 mars, et ils m'ont licenciée le 23. Ils ont motivé mon licenciement par "performance basse". Ont-ils remarqué que ma performance était "basse" seulement au bout de 8 ans ? ».

Devant la détermination des salariés licenciés, qui manifestaient devant l'usine, les manoeuvres d'intimidation se sont multipliées, et notamment les démissions forcées : « Pendant la pause thé, j'ai applaudi les camarades à l'extérieur pour les soutenir. Quand je suis remontée on m'a emmenée dans la salle de réunion. Là ils m'ont dit : soit tu travailles dans la production, soit tu donnes ta démission. Moi, normalement je travaille dans les bureaux, j'ai dû donner ma démission. »

Depuis maintenant 6 mois, les salariés injustement privés de leur emploi manifestent devant l'usine, malgré les descentes régulières de la police, qui éteint la musique et confisque les banderoles. Parallèlement, le syndicat a saisi la justice pour obtenir l'ouverture de négociations et demander leur réintégration. Pour Süleyman Akyüz, le président de Petrol-ls , « l’enjeu de ce combat dépasse désormais l’entreprise : si on réussit à installer une organisation syndicale, on ouvre la voie dans d’autres entreprises ». Or la zone industrielle de Gebze compte des milliers de salariés, dont les yeux sont rivés sur le piquet de grève.

- 215 000 personnes  sont employées directement ou indirectement dans le monde par le Groupe Yves Rocher
- 230 € par mois c'est le salaire moyen dans l'usine Kosan Kozmetik, en Turquie, qui emploie 378 personnes, aucun syndicat jusqu'ici dans l’entreprise.
- 132 personnes essentiellement des femmes, ont perdu leur emploi après s'être syndiquées.

Source et pétition

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:12

Il y a, en politique, des hasards qui, sans doute, n’en sont pas. Hasards de calendrier, de révélations… C’est ainsi qu’une Ségolène Royal, vexée comme un pou d’avoir été ignorée et oublieuse de ses propres ratés (notamment le fiasco de l’écotaxe qui  a coûté 1 milliard d’euros), dénonce le manque d’engagement écologique du chef de l’État. Ou bien qu’une députée LR, rapporteur spécial de la commission des finances, dénonce les dépenses somptuaires du cabinet du Premier ministre au moment où Nicolas Sarkozy donne une grande interview au Point – manière, peut-être, de faire oublier ses démêlés avec la Justice dans l’affaire Bygmalion.
Il n’en demeure pas moins que les chiffres rapportés par ladite commission ont de quoi laisser le contribuable sans voix, surtout à l’heure où on lui annonce de nouvelles ponctions sur son modeste budget.
Voici donc les faits marquants relevés par madame Christine Dalloz : « Alors que tous les ministres se voient imposer une réduction drastique de leur cabinet, les effectifs du cabinet du Premier ministre s’élèvent à 496 équivalents temps plein : 69 membres du cabinet, 427 personnes chargées des fonctions support », dit-elle. C’est huit fois plus, en moyenne, que les effectifs des autres cabinets ministériels mais encore bien moins qu’à l’Élysée, où quelque 850 personnes gravitent autour du chef de l’État.
Les dépenses de personnels concernant strictement les services du Premier ministre s’élèvent ainsi à 19 millions d’euros, « alors qu’elles ne comprennent que la moitié des effectifs, les autres personnels étant mis à disposition par différents ministères », souligne-t-elle. Et parce qu’il faut bien caser tout ce monde dans les palais de la République – question de prestige et de proximité, sans doute -, « ils sont répartis dans cinq hôtels particuliers du VIIe arrondissement de Paris dont les dépenses hors loyer atteignent 4,4 millions d’euros par an ».
À cela, il convient d’ajouter 70.000 euros de frais de représentation, des frais de déplacement pour un montant global de 4,1 millions d’euros, dont 3 millions pour les seuls vols ETEC (Escadron de transport, d’entraînement et de calibration), c’est-à-dire les avions gouvernementaux. Là encore, s’il faut compter le double pour l’Élysée, c’est toutefois sans commune mesure avec les autres ministères qui utilisent presque exclusivement le train. Enfin, il faut compter « les dépenses d’intendance de 2,3 millions d’euros, qui ne comprennent que les produits alimentaires, les prestations hôtelières et les vêtements ». C’est, encore une fois, sans commune mesure avec les autres cabinets ministériels (7 à 8 fois plus), et quasiment l’équivalent des frais de l’Élysée (2,6 millions).


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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:07

Pour la deuxième fois, la justice espagnole a refusé d’extrader vers la Suisse le lanceur d’alerte franco-italien Hervé Falciani, à l’origine des « SwissLeaks ». L’Audience nationale espagnole a rejeté mardi 18 septembre, comme elle l’avait déjà fait en 2013, une demande d’extradition déposée par la Suisse, arguant que l’« espionnage économique aggravé » ne figure pas dans le droit espagnol.
Hervé Falciani avait été interpellé le 4 avril à Madrid où il devait donner une conférence dans une université. Le ministère espagnol de l’intérieur agissait en application d’un mandat international lancé le 19 mars précédent par la Suisse. Le lendemain, l’informaticien était remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Ancien informaticien de HSBC, Hervé Falciani, aujourd’hui âgé de 46 ans, a quitté la banque en 2008 en emportant avec lui des fichiers confidentiels qu’il a divulgués. Il a été condamné par contumace en 2015 en Suisse à cinq ans de prison pour soustraction de données, espionnage économique aggravé, violation du secret commercial et violation du secret bancaire.

La « liste Falciani » avait ainsi permis d’identifier dès 2009 au moins 127 000 comptes appartenant à 79 000 personnes de 180 nationalités dont le puissant banquier espagnol Emilio Botin.
En France, HSBC Private Bank Suisse SA a accepté de verser 300 millions d’euros à l’Etat français pour clore des poursuites engagées par Paris, qui lui reprochait d’avoir aidé des contribuables français à soustraire au fisc plus de 1,6 milliard d’euros d’avoirs.
HSBC Private Bank Suisse SA avait été mise en examen en France le 18 novembre 2014 pour démarchage bancaire et financier illicite et blanchiment aggravé de fraude fiscale en 2006 et 2007. Il lui était reproché d’avoir approché des contribuables français en France et de les avoir aidés en toute connaissance de cause à dissimuler leurs avoirs à l’administration fiscale.
Des enquêtes ont également été ouvertes sur la base de ces fichiers en Espagne, en Autriche, en Belgique et en Argentine.

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:03
Dans la nuit du 26 au 27 octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive aérienne de grande envergure en riposte à des roquettes tirées sur Israël depuis Gaza. Tsahal a ainsi déclaré avoir touché 80 cibles du Hamas en représailles à l'envoi de 30 roquettes depuis Gaza, elles-mêmes lancées en réponse à la mort de cinq Palestiniens lors de manifestations plus tôt dans la journée.

En réponse aux roquettes tirées depuis Gaza vers Israël, l'Armée de l'Air a mené des frappes sur environ 80 cibles, y compris ce camp d'entraînement qui était utilisé pour entreposer des armes. Le Hamas l'a construit délibérément à côté d'écoles, d'un hôpital et d'une mosquée.
Le 26 octobre, comme tous les vendredis depuis le 30 mars, des Palestiniens se sont rassemblés en masse à la frontière entre Israël et Gaza dans le cadre de la Grande marche du retour. Selon un bilan du ministère de la santé gazaoui, cinq Palestiniens sont morts dans des affrontements avec l'armée israélienne. L'armée israélienne a quant à elle déclaré que 16 000 manifestants palestiniens s'étaient rassemblés ce jour-là, les accusant de «brûl[er] des pneus et lanc[er]des engins explosifs» sur les soldats. Selon son porte-parole, les troupes israéliennes ont «répondu avec des moyens anti-émeute.»
Les manifestants réclament le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948 et demandent la levée du blocus israélien en vigueur depuis plus de 10 ans. Depuis le 30 mars, au moins 212 Palestiniens ont été tués par des tirs ou des raids israéliens, d'après un comptage de l'AFP. Un soldat israélien a été tué le 20 juillet par un Palestinien durant une opération de l'armée près de la barrière, le premier mort israélien dans cette zone depuis la guerre de Gaza en 2014.

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 09:50
Le Monde diplomatique a publié au mois de septembre un article à propos d’une enquête réalisée par la chaîne Al-Jazira, propriété du Qatar, sur l’action du lobby pro-israélien aux États-Unis.

Orient XXI en a publié les versions arabe et anglaise. Ce documentaire, réalisé notamment grâce à un journaliste infiltré, devait être diffusé au début de l’année 2018. Il ne l’a finalement pas été, suite à un accord entre le gouvernement du Qatar et une partie du lobby pro-israélien qui a, en échange, accepté d’adopter une attitude neutre dans le conflit entre l’Arabie saoudite et le petit émirat. Ayant eu accès au documentaire, Le Monde diplomatique et Orient XXI en avaient divulgué les éléments essentiels.
Orient XXI a décidé, avec Electronic Intifada aux États-Unis et Al-Akhbar au Liban, de rendre public ce documentaire. Il y va du droit à l’information. Car cette enquête, après celle réalisée par la même chaîne sur le lobby au Royaume-Uni, pose des questions de fond : dans une démocratie, a-t-on le droit d’espionner les citoyens sur la base de leurs convictions ? Est-il normal que le gouvernement israélien participe et orchestre ces campagnes sur le sol de pays dits « alliés » ?
Ce vendredi 2 novembre, les deux premiers épisodes du documentaire (sur les quatre) sont accessibles avec des sous-titres français. Les prochains épisodes suivront dans les semaines à venir.

Voir les vidéos
        
        
       

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 09:45

Professionnels de l'économie, Emmanuel Macron et Yanis Varoufakis ont, chacun de leur côté, commenté la fin du dernier plan de sauvegarde accordé à la Grèce par la Troïka. Mais les deux anciens ministres ne semblent pas partager le même optimisme...
Le 20 août 2018, la Grèce sortait officiellement du dernier des trois plans successifs d'aide financière pilotés par la Troïka. Celle-ci correspond aux trois institutions (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international) qui supervisent «les plans de sauvetage» des pays membres de l'UE, en contrepartie desquels les Etats concernés doivent entreprendre des mesures structurelles censées garantir leur solvabilité auprès de leurs créanciers.
Alors qu'Emmanuel Macron et Yanis Varoufakis ont tous deux commenté la fin du troisième plan de perfusion économique préparé par ses créanciers pour la Grèce, les deux anciens ministres, respectivement de l'Economie et des Finances, ont établi des conjectures sensiblement différentes quant à l'avenir économique de la République hellénique.
Fort d'un parcours à travers lequel il n'a pas manqué de côtoyer les chiffres, tant avec sa carrière d'associé-gérant de la Banque Rothschild qu'avec son expérience au ministère de l'Economie, le dirigeant français s'est félicité le 20 août de «la sortie de la crise du peuple grec».

Professeur d'économie et auteur de nombreux ouvrages universitaires, l'ancien ministre grec des Finances (premier semestre 2015) a accordé un entretien au quotidien allemand Bild, dont il a posté, le 22 août, l'intégralité sur son site.
Il y dénonce les conséquences négatives, selon lui, des trois plans de sauvegarde conduits par la Troïka. L'économiste est catégorique : «Les demandes de coupes budgétaires des créanciers ont empêché les investissements et la consommation.»
Yanis Varoufakis déplore aussi l'évolution de la situation économique de son pays qui a poussé, selon lui, à une «désertification» : «Depuis 2010, les jeunes n'ont eu de cesse de quitter le pays, ces dernières années, à une fréquence de 15 000 par mois.»

En outre, conscient de s'adresser à un journal allemand, l'économiste grec n'a pas manqué de pointer la responsabilité de la chancelière Angela Merkel dans la mise en place desdits plans de sauvegarde : «Vous les Allemands, avez été dupés par madame Merkel, deux fois [...]. Une fois quand elle comparé le premier plan de sauvetage à un acte de solidarité envers les Grecs, alors que l'argent [en question] était destiné aux banques allemandes et françaises qui ont prêté des sommes importantes à l'Etat grec et à l'oligarchie [...]. Une deuxième fois lorsqu'elle a promis que les prêts seraient remboursés avec des intérêts : cela était impossible au vu de la faillite de la Grèce.»

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20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 10:15
Christophe Guilluy, le géographe qui a introduit la notion de « France périphérique » – et, par extension, d’Italie périphérique -, vient de publier un nouvel essai tout aussi passionnant que les précédents. Il est intitulé "No Society" ; ce titre fait référence à la petite phrase de la très libérale Margaret Thatcher qui avait dit « There is no society ». Elle voulait dire que la société n’existait pas et qu’il n’y avait que des individus, ce qui est parfaitement conforme au credo libéral.

La première partie de cet ouvrage est consacrée à la classe moyenne, laquelle, dans tous les pays occidentaux, voit sa situation se dégrader rapidement. Après ceux des classes populaires, ses revenus et ses perspectives d’avenir s’assombrissent. Les quatorze millions de retraités français qui se croyaient à l’abri du naufrage et qui, de ce fait, ont massivement voté pour Macron (à hauteur de 73 %) commencent, eux aussi, à se poser des questions (« La précarisation des retraités est la dernière étape du processus d’effacement de la classe moyenne occidentale, son chant du cygne »). Or, de cette classe moyenne dépendait la stabilité de notre société ; son basculement dans la précarité et l’appauvrissement (au profit de 5.000 personnes très riches auxquelles Macron a fait des cadeaux somptueux) va finir de la déstabiliser.

La bourgeoisie (la nouvelle, mais aussi l’ancienne) reproche en permanence aux classes populaires de se replier sur elles-mêmes mais « l’open society est certainement la plus grande “fake news” de ces dernières décennies. En réalité, la société ouverte et mondialisée est bien celle du repli du monde d’en haut sur ses bastions, ses emplois, ses richesses…. L’objectif est désormais de jouir des bienfaits de la mondialisation sans contraintes nationales, sociales, fiscales, culturelles… et peut-être demain, biologiques. » La bourgeoisie veut faire sécession pour vivre loin des « déplorables » (Hillary Clinton) ou des « sans-dents » (Hollande). La partition qui se profile n’est pas uniquement celle des musulmans (Hollande), elle est aussi celle des bourgeois (libéraux de droite ou de gauche, qui ont voté à hauteur de 90 % pour Macron). Des projets de sécession bourgeoise se sont fait jour à Londres après le référendum sur le Brexit et en Californie après l’élection de Trump (les « gated communities » pour riches existent depuis plusieurs décennies déjà). L’individualisme et l’égoïsme promus par l’idéologie libérale provoquent logiquement l’éclatement de nos sociétés et de nos nations.

 

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