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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 10:36

Se prétendre tolérant est une chose. L’être vraiment en est une autre. C’est un peu comme l’amour et les preuves d’amour. Nicolas Gardères, avocat de profession et tolérant proclamé, mérite, ne serait-ce que par la publication de son essai, Voyage d’un avocat au pays des infréquentables, de s’asseoir, justement, à la table des gens manifestement aussi fréquentables que lui, de son camp politique ou non.

Pourtant, Nicolas Gardères, coutumier du plateau de « Bistro Libertés », déteste tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, aux idées des « fachos ». Tout en faisant preuve d’une empathie, non feinte, vis-à-vis des mêmes « fachos ». Comme quoi cet athée n’hésite pas – mais le sait-il seulement, ce brave gars ? – à emprunter au vocabulaire clérical, voulant que ce soit le péché que l’on condamne et non point le pécheur.

Pour tester, non pas forcément le bien-fondé de sa feuille de route, mais au moins sa solidité, il suffit de se rapporter aux longues pages consacrées à la défense de Serge Ayoub, maudit parmi les maudits, à l’occasion de la mort d’un « antifa », un gamin, Clément Méric. La défense de Serge Ayoub, il l’assure à la fois contre la voix de sa corporation, parfois frileuse, mais surtout contre des clopinettes. Tout comme il s’occupe de celle de Riposte laïque, pour un budget à peine moindre. Et défend les intérêts de la Ligue de défense judiciaire des musulmans ; ce qui n’a pas, non plus, contribué à l’enrichir…

Le seul point commun à ces clients aux plans de vie parfois contradictoires ? Celui d’une liberté d’expression totale ; ce qui ne participe pas exactement des élégances sociétales du temps.

Européiste revendiqué, libéral convaincu, adhérent à EELV, Nicolas Gardères affirme pourtant, à l’occasion d’un entretien accordé au Point, le 12 décembre 2018 : « Je ne supporte pas la démocratie lacrymale. Nous oublions nos grands principes parce que nous sommes angoissés à l’idée que des gens pleurnichent. Ce n’est pas ça, la démocratie. La démocratie, c’est l’affrontement, le conflit, l’impératif dialogique. La liberté d’expression, ce n’est pas seulement Voltaire et Rousseau qui se castagnent. La démocratie, c’est aussi des connards qui ont le droit de s’exprimer au coin de la rue ou sur Internet. »

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 10:29

« Trumpisation » de la société, « lepénisation des esprits », « jeanpierrepernaultisation de l'information », les éditorialistes ne savent plus qui accabler pour expliquer la montée des populismes. Il existe pourtant une autre lecture du phénomène. Christophe Guilluy est le géographe maudit de la gauche française. Ses torts ? Une analyse qui prend les réformistes à rebrousse-poil et des livres qui décortiquent les rouages inconscients de notre ordre social. Si Manuel Valls considère qu'expliquer, c'est déjà vouloir excuser, Christophe Guilluy préfère comprendre plutôt que condamner.

L'élection d'un populiste comme Donald Trump ne semble pas vous étonner. Un tel scénario pourrait-il advenir en France ?

Christophe Guilluy : Étant donné l'état de fragilisation sociale de la classe moyenne majoritaire française, tout est possible. Sur les plans géographique, culturel et social, il existe bien des points communs entre les situations françaises et américaines, à commencer par le déclassement de la classe moyenne. C'est « l'Amérique périphérique » qui a voté Trump, celle des territoires désindustrialisés et ruraux qui est aussi celle des ouvriers, employés, travailleurs indépendants ou paysans. Ceux qui étaient hier au cœur de la machine économique en sont aujourd'hui bannis. Le parallèle avec la situation américaine existe aussi sur le plan culturel, nous avons adopté un modèle économique mondialisé. Fort logiquement, nous devons affronter les conséquences de ce modèle économique mondialisé : l'ouvrier – hier à gauche –, le paysan – hier à droite –, l'employé – à gauche et à droite – ont aujourd'hui une perception commune des effets de la mondialisation et rompent avec ceux qui n'ont pas su les protéger. La France est en train de devenir une société américaine, il n'y a aucune raison pour que l'on échappe aux effets indésirables du modèle.

Vous considérez que personne n'a vu venir le phénomène Trump ou le Brexit, car les représentations des classes populaires sont erronées…

Dans l'ensemble des pays développés, le modèle mondialisé produit la même contestation. Elle émane des mêmes territoires (Amérique périphérique, France périphérique, Angleterre périphérique… ) et de catégories qui constituaient hier la classe moyenne, largement perdue de vue par le monde d'en haut.

Oui, la perception que des catégories dominantes – journalistes en tête – ont des classes populaires se réduit à leur champ de vision immédiat. Je m'explique : ce qui reste aujourd'hui de classes populaires dans les grandes métropoles sont les classes populaires immigrées qui vivent dans les banlieues c'est-à-dire les minorités : en France elles sont issues de l'immigration maghrébine et africaine, aux États-Unis plutôt blacks et latinos. Les classes supérieures, qui sont les seules à pouvoir vivre au cœur des grandes métropoles, là où se concentrent aussi les minorités, n'ont comme perception du pauvre que ces quartiers ethnicisés, les ghettos et banlieues... Tout le reste a disparu des représentations. Aujourd'hui, 59 % des ménages pauvres, 60 % des chômeurs et 66 % des classes populaires vivent dans la « France périphérique », celle des petites villes, des villes moyennes et des espaces ruraux.

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 10:24

Les actionnaires chinois de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, Friedmann Pacific Asset Management (FPAM) et Shandong Hi Speed Group (réunis dans le consortium Casil Europe), ont mis en vente leur participation. La privatisation, qui date de 2014, avait été très critiquée par la Cour des comptes, après avoir été épinglée par un rapport parlementaire.

Casil Europe avait alors acquis 49,9 % des parts du 3e aéroport régional français (plus de 9,6 millions de passagers en 2018) pour la somme de 308 millions d’euros.

Selon nos confrères de La Dépêche du Midi, les Chinois de Casil Europe viennent de choisir les trois finalistes.

    - Un groupement mené par Vinci Airports allié à la Caisse des dépôts Infratructure et à Predica (groupe Crédit Agricole).
    - Eiffage, qui se présenterait seul.
    - Un groupement réunissant la société de capital investissement Ardian, la Banque Populaire Occitane, la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées et les fonds Mirova (Natixis).

Casil avait fixé un prix de réserve confidentiel en dessous duquel il ne souhaitait pas vendre. Les spécialistes l’estiment à environ 500 M€.

Les candidats ont jusqu’au 15 mars pour déposer une offre ferme (“Binding offer“). D’ici là, ils vont réaliser les audits et vérifications de la société d’exploitation de l’aéroport (Due diligence).

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 10:22

La Conférence ministérielle de Varsovie sur la Paix et la sécurité au Moyen-Orient n’a accouché que d’une chose importante et pas celle qui avait été prévue : Israël s’y est affiché avec des États arabes, discutant avec eux alors qu’ils n’entretiennent pas de relations diplomatiques officielles.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a profité du vote de la Chambre des représentants US contre la guerre du Yémen pour révéler son engagement militaire dans ce pays.

En réalité, cette guerre a commencé dès le premier jour avec des troupes saoudiennes, émiraties et israéliennes. Les trois États avaient installé un état-major commun au Somaliland, un pays non-reconnu mais contrôlé par Tel-Aviv.

Cette guerre avait fait l’objet de plusieurs années de négociations entre Israël et l’Arabie saoudite. Elle avait pour objectif d’exploiter les réserves pétrolières du « quart vide », cette zone à cheval sur l’Arabie et le Yémen. Elle devait se prolonger par un projet commun dans la corne de l’Afrique.

Pour Israël, la révélation de son engagement au Yémen est un pas de plus après celui de ses interventions incessantes en Syrie. Il s’agit de s’affirmer comme un État agissant contre les intérêts iraniens. C’est en réalité une réécriture de l’Histoire puisque avant les interventions israéliennes, il n’y avait pas d’Iraniens, ni en Syrie, ni au Yémen.

Pour les États-Unis, cette révélation est un pas de plus dans la constitution de l’alliance judéo-sunnite contre les chiites, annoncée par le secrétaire d’État, Mike Pompeo.

Une soixantaine de délégations étrangères a assisté à ce show sans réagir. La presse occidentale a passé cette conférence sous silence.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:40

C’est Philippe Sollers qui a levé… le lièvre ! Dans une lettre ouverte envoyée à Alain Juppé, ex-maire de Bordeaux, l’écrivain s’étouffe, et on le comprend !

"Cher Alain Juppé,
Je m’étonne beaucoup d’apprendre que vous avez validé au nom de la ville de Bordeaux l’incroyable changement de noms de certains vins du terroir, qui deviennent des appellations du folklore chinois (via Hong Kong) et c’est ainsi que débarquent chez nous le lapin impérial, le lapin d’or, l’antilope tibétaine, et la grande antilope. Je ne suis pas excessivement curieux de connaître la vie de ces animaux, n’ayant jamais rencontré, dans mon enfance à Bordeaux, le moindre lapin impérial ni la moindre antilope tibétaine. N’y a-t-il aucun moyen de réattribuer ce vin à sa source légitime, fixée par les siècles ? En tout cas, je trouve toute cette affaire consternante. Bien amicalement à vous, cher Alain.

Philippe Sollers"

En fait, c’est dès 2017 que l’alerte a été donnée. A ce moment-là, on constatait déjà les dégâts : Tour Saint-Pierre à Saint-émilion qui devient château Lapin d’Or, Château Senilhac à Saint-Seurin-de-Cadourne renommé Château Antilope Tibétaine, le Pomerol château Clos Bel-Air, devenu Château Grande Antilope et château Larteau rebaptisé Château Lapin Impérial. Etc.

Que va donc faire “le meilleur d’entre eux” ? Probablement ce qu’il sait faire de mieux : rien.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:36

Les droits de la défense sont-ils bafoués si on porte un gilet jaune ? Alors que, début janvier, plus de 5 000 personnes ont fait l’objet d’un placement en garde à vue depuis le début du mouvement, donnant lieu à plus de 800 comparutions immédiates, les avocats des “Gilets jaunes” se disent inquiets. Dans une tribune publiée sur Franceinfo, 59 avocats mettent en garde contre “les dérives” qu’ils ont pu constater dans le traitement de ces dossiers.

Nous reproduisons cette tribune :

Notre pays traverse une période de contestation inédite sous la Ve République depuis le 17 novembre 2018. De manière tout aussi inédite, les juridictions, principalement pénales, sont particulièrement sollicitées afin de statuer, dans des conditions parfois discutables, sur la culpabilité ou l’innocence de justiciables qui, pour un grand nombre d’entre eux, n’ont jamais eu à connaître les instances judiciaires pénales ni même les services de police et d’enquête. Les gardes à vue sont légion et ont lieu dans des conditions qui inquiètent nombre d’avocats, auxiliaires de justice mais aussi défenseurs des libertés publiques et individuelles.   

Par la présente tribune, nous, avocats signataires, entendons alerter quant au danger que constituent ces procédures faites souvent dans l’urgence et visant principalement à gonfler, souvent de manière artificielle, des chiffres qui seront annoncés par le ministère de l’Intérieur.

En amont de toute poursuite et sans décision judiciaire, nous avons pu constater la violation délibérée des droits de manifestants par des expulsions et délogements totalement illicites et en ayant recours à la force publique. Nous avons constaté des poursuites pour des motifs saugrenus telle qu’occupation illicite du domaine public alors que les personnes poursuivies n’avaient fait que stationner quelques minutes aux alentours d’un rond-point.

Certains encore ne sont pas tenus informés des suites judiciaires décidées par le seul parquet : soit de remise en liberté, soit de leur présentation devant un procureur de la République alors que l’avocat doit être averti de celles-ci.

Pire encore, tant dans le cadre des auditions libres que durant les gardes à vue, nombre de “gilets jaunes” indiquent que des enquêteurs les ont dissuadés du recours à l’assistance d’un avocat en arguant que si l’avocat intervenait, ils seraient remis en liberté beaucoup plus tardivement. Nombre de personnes ont donc renoncé au droit essentiel de la présence d’un avocat à leurs côtés, espérant ainsi une sortie plus rapide de garde à vue ou bien la clémence des services judiciaires.

Nous tenons ici à rappeler que nombre de “gilets jaunes” n’ont jamais eu à connaître auparavant la justice pénale. Après des enquêtes souvent rapides, des investigations réduites au minimum et des prolongations de garde à vue dites de “confort”, les gardés à vue sont fréquemment déférés lors de comparutions immédiates. Ces procédures où le mis en cause est jugé immédiatement après une garde à vue par définition éprouvante, sont habituellement réservées aux personnes ayant des antécédents judiciaires, pour des affaires relativement évidentes et relevant d’une gravité certaine.

Pour autant, s’agissant des “gilets jaunes”, nous avons pu voir ce choix procédural du parquet être mis en œuvre pour des affaires plus complexes, pour des personnes sans aucun antécédent et s’agissant d’affaires ne présentant pas la gravité habituellement retenue pour ce choix procédural (dégradations, outrages…).

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, d’autres membres de l’exécutif mais aussi le président Emmanuel Macron ont indiqué dans des tweets ou par voie de presse que des réponses judiciaires sévères seront apportées par la justice. Cette sévérité ainsi demandée aux magistrats du siège pourrait constituer une atteinte à leur indépendance.

Cependant, il semblerait que certains magistrats ne s’émeuvent pas des consignes des pouvoirs publics et adhèrent à cette sévérité en prononçant des peines fermes avec mandat de dépôt en ne tenant pas compte des critères habituels, notamment celui de la personnalisation de la peine et son adaptation au profil et aux faits reprochés et ce alors que les mis en cause n’ont jamais été condamnés.

De manière tout aussi fréquente, sont mises en place des procédures de convocation par procès-verbal remis par les procureurs et donc plaçant les mis en cause sous contrôle judiciaire parfois de longs mois avant leurs jugements. Ces contrôles judiciaires, très contraignants, portent parfois des obligations ayant des conséquences graves, comme des interdictions de paraître dans certaines villes alors qu’il s’agit du lieu de travail des mis en cause, ou encore des obligations de soins sans lien avec les faits reprochés ou même des interdictions de conduire tout véhicule bien que sans lien avec les faits reprochés. Nous avons même pu constater une interdiction de quitter le domicile entre certains horaires !

Certains avocats et aussi des magistrats du siège constatent aujourd’hui cette sévérité pénale et manifestement souvent inadaptée, et s’en émeuvent.

L’identification de policiers mis en cause est longue et laborieuse, les poursuites rares, dans le cadre de procédures excluant les avocats (enquêtes préliminaires, enquêtes internes) de sorte qu’à ce jour, à la connaissance des avocats signataires, aucune poursuite pénale n’a abouti concernant des violences policières. Nous dénonçons par ailleurs des comportements qui posent question de la part des services de police quant à la présence de certains avocats, qui ont pu s’émouvoir de pratiques policières qu’ils constataient et qui ont fait l’objet eux-mêmes de mesures coercitives particulièrement inquiétantes. Nous pensons notamment à notre confrère de Nancy.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:31

Un total de 150 Gilets jaunes, dont un tiers pour la seule région parisienne, seraient placés sur écoute par les renseignements, affirme dans son édition de ce jeudi Le Point.

Depuis les premiers jours, et même avant, les renseignements suivent de très près les Gilets jaune. Que ce soit en ligne sur les différentes pages où ils communiquent ou jusque sur les ronds points, les agents français pistent les contestataires, a déjà révélé notamment Le Canard enchaîné. Mais c'est cette fois une étape supplémentaire qui a été franchie, selon Le Point daté de ce jeudi 7: un total de 150 Gilets jaunes seraient ainsi placés sur écoute et littéralement "espionnés" sur Internet.
L'hebdomadaire avance que ce sont "une centaine en province, une cinquantaine à Paris et en petite couronne" de Gilets jaunes qui sont ainsi suivis. Des moyens importants auraient été déployés par la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) qui demanderait à ses limiers mettre en place un "espionnage" sur Internet des cibles, voire même de les placer sur écoute téléphonique.
Selon Le Point, les demandes en ce sens de la DRPP auprès de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) compétente, se sont "multipliés".
Des consignes de fermeté et une intention de ne pas "lâcher" les Gilets jaunes qui semble être de mise à Paris. Le Canard enchaîné révélait ainsi mercredi 30 les consignes données aux forces de l'ordre pour "traiter" les Gilets jaunes interpellés et placés en garde à vue le jour d'une manifestation.

"Si les policiers pincent quelqu'un par erreur, il faut, précise froidement le courriel, «de préférence maintenir» l'inscription au fichier TAJ (pour traitement des antécédents judiciaires), même «lorsque les faits ne sont pas constitués»", révélait notamment l'hebdomadaire satirique. Soulignant que la méthode, si elle était avérée, relèverait du fichage abusif.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:28

Selon Le Canard Enchaîné, le parquet de Paris aurait fait passer des consignes dans les rangs des forces de l'ordre pour "traiter" les Gilets jaunes interpellés et placés en garde à vue le jour d'une manifestation. Le journal soulève dans son numéro de ce mercredi 30 janvier des soupçons de fichage abusif.
Les membres des forces de l'ordre ont-ils reçu des consignes particulières et officielles pour traiter différemment les Gilets jaunes par rapport à n'importe quel autre individu lors d'une interpellation? Selon Le Canard Enchaîné, c'est bien le cas.
Dans son numéro du jour, l'hebdomadaire assure avoir consulté un courriel envoyé directement par le parquet de Paris et dans lequel seraient stipulées les consignes particulières à appliquer en matière d'interpellation de manifestants, les jours de mobilisation des Gilets jaunes.
"Si les policiers pincent quelqu'un par erreur, il faut, précise froidement le courriel, «de préférence maintenir» l'inscription au fichier TAJ (pour traitement des antécédents judiciaires), même «lorsque les faits ne sont pas constitués»", est-il écrit dans le palmipède.
En ce qui concerne le fichage des individus interpellés, qu'ils fassent vraiment partie de la manifestation ou passent par là par hasard et soient arrêtés par erreur, il peut être maintenu "même si les faits sont ténus" et même s'il y a "une irrégularité de la procédure".
Autre élément troublant: un Gilet jaune gardé à vue ne serait relâché que "le samedi soir ou le dimanche matin" pour éviter qu'il ne vienne grossir "à nouveau les rangs des fauteurs de trouble".
Contacté par Le Canard Enchaîné, le parquet de Paris a réagi à ces accusations par l'intermédiaire de son porte-parole et s'est défendu de faire prolonger les gardes à vue sans raison.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:24

Le docteur Laurent Thines, professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon, a lancé une pétition pour un moratoire sur l'utilisation des armes sublétales afin d'alerter "sur leur dangerosité extrême".
"Je ne suis pas un politique mais avant tout un médecin et un citoyen". Il a beaucoup réfléchi avant de lancer cette pétition pour la suspension des armes sublétales LBD40, mais aussi les grenades de désencerclement. "J'ai été très choqué, en tant que neurochirurgien, de la gravité des lésions qui étaient infligées à des personnes qui, dans beaucoup de cas, manifestaient de façon pacifique."
Sur la ville de Besançon, il n'y a pas eu de blessés graves liées aux LBD (lanceurs de balles de défense). Mais le médecin a eu accès et a pu consulter avec attention des rapports sur des blessures infligées à des manifestants, transmis par des confrères d'autres régions. "J'ai pu aussi consulter les images des scanners anonymisés de certains patients. On retrouve à la fois des lésions externes, des plaies du cuir chevelu, des contusions ou, chez certains patients, la perte d'un œil et des lésions internes, du même type que celles que l'on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route."
"J'ai vu des scanners de personnes qui avaient le crâne fracassé, avec des hématomes intracrâniens et des séquelles neurologiques. C'est tout simplement inacceptable."

Le médecin évoque la centaine de blessés graves et les 17 personnes ayant perdu un œil, un constat qui lui semble tout aussi intolérable. Dans sa pétition, il évoque le cas d'une jeune femme qui, lors de sa première manifestation, a perdu un œil. Et la nécessité pour lui d'agir en tant que médecin. "Je veux porter la paroles des soignants, car je suis assez surpris qu'ils ne s'élèvent pas contre les violences alors qu'ils sont en première ligne pour gérer ces blessés graves."
Le neurologue parle d'une dérive autoritaire lors des manifestations des gilets jaunes. Il n'hésite pas à évoquer une volonté politique de faire peur aux manifestants : pour lui, le ministère de l'Intérieur veut dissuader les gens d'aller manifester.
"On demande l’arrêt immédiat de l'utilisation de ces armes, pour que l'on statue sur leur dangerosité. Il faut interdire ces armes lors d'opérations de maintien de l'ordre, ou que l'on encadre de façon beaucoup plus stricte leur utilisation. Cela peut passer par le respect des consignes. Ce que l'on voit dans les statistiques actuelles, c'est que la moitié des personnes sont blessées à la tête alors qu'il est interdit de la viser !"

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 10:16

En Seine-et-Marne, cette entreprise produit du papier sécurisé, qui sert notamment pour les cartes grises. Pour alerter les pouvoirs publics sur leur situation, les 200 salariés ont déjà brûlé une partie de leur stock.
« La carte grise de votre voiture sort de l’usine Arjowiggins de Crèvecœur », préviennent les salariés de ce fabricant de papier sécurisé en liquidation judiciaire, à Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne). Ils utilisent désormais cet argument comme « monnaie d’échange » afin d’obtenir un geste des pouvoirs publics.
Le tribunal de commerce de Nanterre a en effet prononcé la liquidation judiciaire d’Arjowiggins le 16 janvier dernier. En tout, 240 personnes vont perdre leur emploi. Depuis, les 200 salariés du site seine-et-marnais occupent leur usine 24 heures sur 24. Mardi dernier, ils ont brûlé une première bobine de papier.
« Nous avions donné 48 heures à Bercy pour réagir. Nous avons mis une seconde bobine au feu à l’issue de ce délai. Depuis, deux bobines par jour y passent », annonce Patrice Schaafs, délégué syndicat CGT et secrétaire du comité central d’entreprise.
Le site d’Arjowiggins est le seul de France à produire le papier sécurisé qui sert aux cartes grises, mais aussi aux billets et aux chèques de banque, aux passeports français et à d’autres documents fiduciaires.

Ce dimanche, déjà sept bobines de 200 kg ont brûlé. Il y en aurait une centaine en tout, soit « l’équivalent d’un an de commandes ». Selon le représentant syndical, « l’État a un besoin urgent de ce papier car nous sommes les seuls en France à en produire. D’ici deux mois, il y aura une pénurie de cartes grises ».
L’information n’a pour l’heure pas été démentie. « Notre chance, c’est que les bobines nous appartiennent car la commande n’a pas encore été payée », fait remarquer Paul (le prénom a été changé), un autre salarié. Lui et ses collègues envisagent aussi de déverser du produit colorant sur le stock si la situation devait dégénérer.
La production s’est arrêtée le 16 janvier. Les employés ont sécurisé eux-mêmes leur usine. Il y a encore des produits chimiques dans les canalisations, la chaudière tourne toujours ainsi que la station d’épuration pour éviter de polluer le Grand Morin, le cours d’eau situé à proximité.
Scandale financier
« Même si l’État trouve un autre papetier, cela demande un savoir-faire et des matériaux particuliers. Dans la pire situation, on ira à l’étranger pour faire des cartes grises françaises ! », poursuit le représentant syndical.
Certaines familles travaillent chez Arjowiggins depuis quatre générations. La solidarité se créée dans la vallée, le long de la D934, pour accompagner les employés dans leur siège. Ils reçoivent aussi le soutien des Gilets jaunes du département.

Outre « des conditions de licenciement indécentes », les salariés dénoncent un « scandale financier ». Selon eux, 250 millions d’euros auraient été versés par l’État à l’ancien propriétaire Sequana pour la reconversion du site. La société a ensuite été rachetée par le fonds d’investissement suisse Blue Motion Technologies Holding en avril 2018.
« Paradoxalement, on ferme une usine qui est blindée de commandes. Mais nous n’avons plus d’argent pour acheter les matières premières car les caisses ont été vidées », ajoute Paul.
Béatrice Abollivier, préfète de Seine-et-Marne, et Laura Reynaud, la sous-préfète de Provins, rendront visite aux salariés une nouvelle fois en ce début de semaine.

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